Cela faisait deux semaines... Deux semaines que nous étions enfermés dans notre propre château.
Mais deux semaines aussi que je n'arrêtais pas de me repasser en boucle l'instant où nos vies avait été épargnées. Aucun d'entre nous n'avait comprit ce qui avait décidé Eliez à stopper net les combats. Une clémence soudaine ? Même son clan n'avait pas eu l'air de comprendre ...
Cet instant avait pourtant été l'un des plus beaux de ma vie. J'avais été certain de mourir, pire, de conduire ma famille à sa propre perte. De les perdre tous. Et nous étions sains et saufs, prisonniers sommes toute dans de bonnes conditions, même si voilà deux semaines que nous n'avions pas eu l'autorisation d'aller nous nourrir...
Le sang animal avait beau être infecte, il me manquait. Et nos alliés, enfermés dans les appartemment avec nous, pour certains, sentaient tellement bon... J'avais beaucoup de retenu, mais c'était difficile de résister ... Je n'osais pas imaginais le reste de ma famille qui n'avait pas mon entrainement face au sang.
Quand allait-on nous laisser boire ?
Jamais sûrement. Les Aderdweens allaient nous laisser mourir de soif au point de nous entretuer. C'était sûrement leur plan.
Ravagé par cette horrible idée j'avais décidé de m'isoler dans nos appartements.
J'avais encore la chance avec Esmée, d'avoir une chambre rien que pour nous deux. Dont nous ouvrions la porte à qui bon le souhaitait bien entendu. Puisque nos amis n'avaient pas de chambre à eux ici.
Mais pour l'heure, j'étais seul. Et j'avais l'âme en peine. Je souffrais... J'avais peur et en même temps, j'étais soulagé que nous soyons toujours vivant. Même si je ne pouvais me déloger de la tête que le pire restait à venir.
J'étais chef de clan, j'aurais du prendre une décision. Mais laquelle ? Je n'étais plus bon à rien du tout en fin de compte ici...
J'entendis que la porte s'ouvrait. Esmée, assurément. Elle veillait sur tout le monde depuis que nous étions enfermés ici. Mieux que je ne savais le faire. Elle aidait même à préparer les repas pour les humains ou les créatures qui devaient manger, aidait pour tout, y comprit pour consoler ... Et elle, qui la consolait ?
Lorsqu'elle eût refermé la porte, je vins à vitesse vampirique près d'elle et la serrait dans mes bras.

Mon épouse sembla apprécier que la je prenne contre moi, mais aussitôt, elle dit ce que nous pensions tous constamment... Il nous fallait sortir d'ici.
Je la serrais davantage contre moi. J'avais repassé en boucle dans mon esprit un moyen de quitter cet endroit, mais en vain. Si nous partions, si l'un d'entre nous réussissait à fuir, les Aderdween le courseraient et le tueraient sans pitié, ils avaient été très clair à ce sujet.
Quant à ceux demeurés dans le château, ils pourraient bien payer également cette folie de leur vie. L'obéissance était la seule condition pour que nous restions en vie. Cela me donnait des frissons. Je n'avais pas vécu tant d'années pour me retrouver fait comme un rat, moi et ma famille. Mais après tout, nous étions vivants et c'était déjà beaucoup.

Je posais mes lèvres brièvement sur celles de mon épouse pour la rassurer. Puis je déclarais :

-Pas une seconde ne passe sans que je veuille sortir aussi Esmée. Mais c'est impossible. Non seulement je ne vois pas comment, mais de plus, on nous tuerait sur le champs, nous, ou pire, nos enfants. On ne peut pas leur faire prendre ce risque. Il faut attendre. Attendre peut-être que je puisse obtenir une audience avec Eliez...