J'étais prête et il le fallait ... j'allais faire mon entrée à la Cour des Aderdweens, faire valoir mon soutien à Eliez, rencontrer ce fameux roi dont j'avais tant entendu parler. Si j'étais heureuse que ma vie se pimente, je ne pouvais pas m'empêcher d'être inquiète. J'avais toujours apprit que se mêler aux grands d ce monde c'était toujours un risque de s'y brûler les ailes. Fort heureusement, je n'avais jamais eu d'ailes, la vie avait décidé pour moi que je serais du côté du mal. Cela me faisait un point commun avec les Aderdweens, j'espérais donc que cela nous rapproche.
Je me présentais aux gardes, à l'entrée du château. J'avais fait savoir ma venue à l'avance, Eliez devait donc pouvoir me recevoir aussitôt.
On me conduisit par un magnifique grand hall. Dehors, chaque fenêtre trahissait la présence de la forêt dans laquelle ce château avait été construit. Le manque de lumière inhérent à Forks avait été compensé par des puits de lumière. Cet édifice avait été créé savamment. Finalement, les Cullens n'étaient pas que des bons à rien.

J'entrais enfin dans la salle du trône. Eliez s'y trouvait tout à au fond, assit sur son siège. Plusieurs gardes proches l'entouraient. Je traversais l'allée centrale avec grâce et simplicité. Je souriais légèrement.

Arrivée au niveau d'Eliez, je m'autorisais à le regarder avec un temps un peu plus long que la politesse ne l'exige. Il était très sexy. Ce côté irlandais le rendait vraiment craquant. Et le pouvoir entre ses mains ne faisaient qu'intensifier cette aspect de sa personne. Décidément, ce séjour allait être intéressant.

Je souris finalement, pétillante et déclarait :

-Je m'appelle Mélicine Avoli votre altesse. Et c'est avec plaisir que je suis venue vous faire allégeance. Je suis heureuse que vous ayez prit en main le monde des vampires.

Sur ce, je fis un profonde révérence, au point de regarder le sol. Mes boucles noirs tombèrent sur mes épaules en cascade. Je me sentais bien finalement, à ma place, la peur semblait vouloir se volatiliser un instant, laissant la Mélicine effrontée prendre le dessus, tant mieux.

Ce matin, le temps était plutôt clément et c'est d'un pas tranquille que j'allais m'installer dans la longue salle du trône. J'avais une audience avec Mélicine Avoli, une vampire dont j'avais entendu parler pour s'être illustrée quelques temps chez les Volturis. Son pouvoir avait été fort venté, puis elle s'était volatilisée. L'idée de la rencontrer me plaisait.
Lorsque son pas se fit entendre au bout de la salle, je ne pu m'empêcher de me fendre d'un sourire. Mélicine était très belle, comme tous le disaient.
Une très longue silhouette parfaite, des cheveux châtains foncés de boucles brillantes, un sourire ravageur. Sans oublier, ce regard, pétillant et glaçant à la fois. Elle traversa la salle tranquillement, me regarda avec une telle intensité que je fus parcouru par une pointe de désir, et elle fit allégeance devant moi.
Je me perdais dans la contemplation de son décolleté quand il me vint l'idée de la remercier.

-Relevez vous ma chère, déclarais-je d'une voix de velours. Je suis ravi de votre venu. J'ai entendu parler de vous et de votre talent. Mais on ne mentez pas non plus sur votre légendaire beauté...

Je souris davantage.

-J'espère que vous nous ferez le plaisir de vous attarder à la Cour. Bien que je me targue d'être un amateur de belle fleur, mon jardin se mourrait sans une présence aussi colorée que la vôtre. Mais dites moi plutôt, vous qui avez connu les Volturis, pourquoi les avoir abandonnés ? N'étiez vous pas satisfaite de leur royauté ?

Après que j’eus parlé, le roi m'autorisa à me relever et fut plus que flatteur à mon égard. Son accueil fort agréable fut une bonne surprise, même si je restais toujours sur mes gardes. Je savais que la flatterie pouvait être surjouée à des fins plus sinistres. La prudence restait de mise. Pour autant, c'était agréable de s'entendre traiter avec autant d'égards par un être si puissant. Mais mon talent de paralysie avait souvent conduit les plus forts à me vouloir de leur côté. Après tout, j'étais capable de tuer un vampire sans lui laisser la capacité de se défendre...

-Merci pour votre accueil altesse. Il s'avère que j'ai été transformée par un garde Volturi. Il m'a aussitôt amenée à Volterra. Je n'ai donc jamais réellement choisi de mon plein grès d'être des leurs puisque je n'étais qu'une nouvelle née qui ne connaissait pas l'existence des vampires jusqu'à en devenir une. Je ne peux guère me permettre de critiquer les Volturis plus que de raison, car ils m'ont apprit beaucoup. Mais j'avoue que leur règne m'ennuyait et que c'est une des raisons pour laquelle je les ai quitté. Récemment, j'ai entendu parler de vous, et surtout, de votre désir d'asseoir la suprématie des vampires sur les humains. Vivre dans l'ombre me semble être une hérésie également.

Je souris en le regardant droit dans les yeux, fière de pouvoir parler librement de mon amour pour sa propagande.

-Il s'avère que je suis très gourmande, ajoutais-je en me mordant la lèvre inférieure, je trouve donc cela épuisant de devoir sans cesse me cacher pour me sustenter et cacher également mon méfait. Comme si ça n'était pas naturel. Les humains devraient être à notre disposition. La chasse est une belle activité mais leur ignorance est une injure. Voilà pourquoi, c'est avec plaisir que je séjournerais à vos côtés, tant que ma présence sera la bienvenue bien entendu.

Durant sa réponse, je ne pu retenir mon assentiment d'un signe de tête. Mélicine me plaisait. Pas seulement pour sa beauté qui eût fait chaviré mon cœur s'il n'était pas déjà si lourdement rempli. Mais aussi pour sa prestance. La puissance et le flegme qu'elle émanait. Enfin, sa façon de parler et d'apprécier mon clan me satisfaisait. Rares étaient les vampires en mesure de m'avoir comprit et mieux, d'avoir saisit que j'avais pour but d'améliorer la condition mondial de notre race et non d'asseoir un simple désir de suprématie.
Lorsqu'elle parla de sa tendance à la gourmandise, je ressentis la mienne se manifester mais dans un endroit un peu plus bas que mon estomac. Je souris et la laissais poursuivre jusqu'au bout avant de répondre :

-Votre présence sera toujours la bienvenue Damoiselle Avoli. Autant que votre gourmandise, de quelle que nature qu'elle soit, sachez qu'ici, vous aurez de quoi la repaitre. En tout cas, je suis votre humble serviteur pour cette tâche.

Je souris puis tapais des mains.

-D'ailleurs j'ai un cadeau pour vous. Votre venue nous fait honneur et voyez, j'ai ici des mets dont je suis certain que votre gourmandise y trouvera satisfaction assurément. Vos appartements ont été préparés et ce repas vous les fera sûrement découvrir dans une ambiance des plus goûteuses.

On amena l'homme fée qui avait été trouvé aux alentours du château quelques heures plus tôt.

-Sentez cette odeur... J'ignore si vous avez déjà pu goûter au sang des fées mais il se trouve être une véritable ambroisie. Faite en bon usage chère Mélicine. Je renouvelle mes vœux de bienvenues à la Cour de Forks.

Le roi n'y allait pas de main morte pour me séduire, ce qui était de bonne augure. Ainsi je lui plaisais, il ne serait pas mon ennemi tant qu'il estimerait pouvoir me mettre dans son lit. Ce qui risquait fortement de ne pas arriver, quoique, il était fortement séduisant davantage grâce au pouvoir qu'il possédait. J'étais venue pour plaire et prendre ce qui me plaisait, cependant pas pour me perdre. Pas encore une fois, d'autant que malgré tout ce que je pouvais en dire, je craignais de revoir Carlisle. Je craignais sa réaction. Je craignais aussi que les souvenirs ne me fauchent avec une bourrasque de sentiments. Carlisle avait été le premier homme que j'avais aimé. Le premier homme qui m'avait fait découvrir le bonheur et le plaisir. Tout avait cessé car je n'avais pu changer pour lui et lui n'avait su changer pour moi, mais malgré tout, j'étais consciente que l'amour ne s'éteint pas facilement. Ni les siècles, ni les opinions qui divergent. Seuls des gestes et des mots cruels le peuvent peut-être, or, Carlisle n'avait jamais été cruel car il était naturellement le meilleur être que je connaisse. Quoiqu'il en soit, il me faudrait être prudente. Je ne voulais pas qu'on apprenne cet ancien lien avec le chef des Cullens, sans quoi je risquais de perdre l'avantage.

Je fis une légère révérence pour remercier le roi tandis qu'il achevait de parler. On venait d'avancer vers moi un homme dont l'expression rappelait celle d'un lapin prit dans les phares d'une voiture. Il sentait si bon que j'eus soif illico.

-Votre altesse est trop bonne envers moi. Vous me faites trop d'honneur. Jamais je n'oublierais votre chaleureux accueil et sachez que je saurais en tant voulu à qui donner ma reconnaissance et ma loyauté.

Je me penchais encore comme il était de bon ton à la Cour autrefois. Ces mœurs d'antan m'avait manqué et sur ce point, je rejoignais une fois de plus l'avis d'Eliez et son goût du faste médiéval.

-Je vais de ce pas profiter de tous ces agréments à ma disposition. Et n'ayant jamais goûté le sang des fées, c'est avec joie que j'accepte ce repas.


J'en conclus qu'il était l'heure pour moi de m'évincer. Je pris donc congé avec dignité et respect, tout en gardant ma démarche souple et féline. J'avais charmé le roi, sans faire montre pour autant d'un orgueil déplacé. Je savais d'expérience que les hommes aiment les femmes belles, pleines de piments, mais qui savent garder leur place. C'est donc assurée d'avoir fait bon effet que je quittais la salle du trône, prête à découvrir mes appartements.

Elle me plaisait. Sa démarche. Son visage. Son parlé. Son pouvoir. Son passé médiéval, bien que je n'en sache pas grand chose. Oui, tout chez cette jeune vampire me plaisait. Autant qu'elle semblait aimer l'époque révolue dont elle venait tout en ayant su s’accommoder du présent à son avantage.
Je l'observais durant ses remerciements avec une grande attention. Elle n'était pour le moins pas contrariante même s'il n'avait pas rebondi sur mes avances, pas la moindre œillade prometteuse malgré tout ce que j'avais ressenti dès son arrivée. Était-elle de celle que le pouvoir importe plus que toute autre forme de plaisir ? C’était possible, elle avait un don qui la rendait puissante et dangereuse, elle était très belle et intelligente, à quoi bon pouvait-elle aspirer de plus, si ce n'était un peu plus de pouvoir ?
Je devais absolument en savoir plus si je voulais savoir comment me comporter avec elle. Certes, qu'elle veuille ou non devenir ma maitresse, elle serait un membre de choix à ma Cour, mais pouvais-je lui faire confiance ?
J'en doutais quelque peu. Il fallait que je connaisse son passé pour mieux décrypter son présent. Je souris et lui fit un signe de la tête approbateur lorsqu'elle m'eût remercié. Puis après qu'elle fût parti je me tournais vers l'un de mes gardes. D'un geste de la main je lui fis signe d'approcher, il s’exécuta.

-J'ai besoin de tout savoir sur damoiselle Avoli. Essaye je t'en prie de fouiller son passé. Cherche à tout savoir du plus petit détail aux grands actes de sa vie. Je veux savoir d'où elle vient, quelles furent les circonstances de sa transformation, quelle était sa réputation à Volterra et ce qu'elle y fit... Je veux tout connaitre d'elle. Voyage, interroge qui tu veux, où délègue cette mission à quelqu'un de confiance si tu la juge trop pesante, mais sois prudent, discret, je veux qu'on ignore que je suis derrière tout cela. M'as-tu bien comprit ?

Mon garde acquiesça d'un signe de tête et ajouta qu'il partait sur l'heure. Je l'observer quitter la salle en songeant que bientôt, j'aurais toutes les cartes en main pour commencer la partie...